Une histoire écrite lors d'échanges sur un forum...
Cette nuit-là, alors que le silence enveloppait le monde, un ange —insomniaque ou simplement curieux— m’a réveillé pour me glisser à l'oreille une légende oubliée. Je vais tenter de vous la raconter.
Il y a bien longtemps, dans une époque effacée des mémoires, un homme se mit en quête de poussières d’étoiles. Ses pas le menèrent loin, là où le ciel frôle les ombres, et c’est là qu’il croisa une âme en peine, piégée dans le corps d'un vieux loup, qui lui vint en aide. Un compagnon de fortune, porteur de sagesse et de chagrin.
Ensemble, ils cherchèrent longtemps… Et finirent par découvrir un éclat de lumière, infime mais prodigieux. Les poussières détenaient un pouvoir ancien, presque oublié des dieux eux-mêmes.
L’homme, émerveillé, hésita. Mais comment utiliser ce trésor ?
Mais le destin lui imposa un autre choix. Quelqu’un, ailleurs, souffrait davantage. Et sans attendre, il offrit son don, le cœur grand comme l’univers.
Cette offrande ne resta pas secrète. Les dieux, gardiens des lois cosmiques, entendirent la rumeur. Un mortel venait de défier l’architecture du monde.
Ils le menacèrent d'une malédiction, en cas d'usage.
Il était désormais maître de ce qu’il choisirait d’être.
Mais il décida quand même d'en faire don, et le dieu Désastre, courroucé, prononça son châtiment.
Dans un grondement d’étoiles, l’homme fut condamné à errer, à entendre sans parler, à voir sans être vu, à devenir l’écho que nul ne remarque mais que tous ressentent.
De temps à autre, la trame du monde lui laissait un instant de répit. Il pouvait redevenir visible, palpable… juste le temps d’un petit instant seulement.
Alors, ici ou ailleurs, dans cette vie ou une autre, peut-être croiseriez-vous son ombre, dans un reflet, un silence, un battement de paupière... Et ce sera suffisant.
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| Source image : APO-33 – Arts Electronique, Numérique, Sonore | 
Je me suis souvent demandé comment représenter les poussières d’étoiles. Alors, je vais tenter, tant bien que mal, de vous en offrir un aperçu.
GDS, je me souviens d’avoir un jour posé ma tête sur votre épaule. Aujourd’hui, je vous prendrai la main. Pour cinq minutes. Cinq petites minutes.
Nous pénétrons alors dans une autre dimension : celle entre rêve et mémoire, le monde magique des boules à neige.
Par sa forme arrondie, légèrement allongée, et le mystère de son contenu, elle pourrait symboliser notre première demeure. Celle où, pendant neuf mois, tout a commencé.
Puis vient la métamorphose. Sans peur, nous franchissons la porte. Ce monde, auparavant minuscule, s’étire soudain comme un chant oublié, s’élargit comme l’écho d’un rêve. Le décor se transforme soudain en Atlantide oubliée.
Nous retrouvons le regard émerveillé de l’enfance. L’envie d’explorer. La crainte de se perdre. Alors nous attendons, patiemment, comme si le silence tenait sa respiration, la naissance des premières poussières d’étoiles.
Des notes douces de harpe accompagnent leurs scintillements sur le sol. Et quand nous levons les yeux, une pluie d’éclats lumineux tombe du ciel, brillante comme les plus purs diamants.
Elles portent en elles le feu de la vie. Et pourtant, elles ne peuvent être achetées.
On tente de les saisir, on lève les bras pour effleurer le ciel du bout des doigts… Mais ce que l’on ressent, ce n’est pas la chaleur – c’est la mémoire d’une chaleur, fugace et vibrante.
Tous les voyages ont une fin. Tous les trains s’arrêtent un jour. Les mots aussi.
Les cinq minutes sont derrière nous. Mais peut-être reste-t-il, au creux de la paume, une poussière invisible. Une trace lumineuse que seuls les cœurs attentifs sauront reconnaître.
Antoine le 1 Mars 2009
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