Mister JTR Livre 1 chapitre 6 : Le secret du manoir de Bloomsbury


 Au cœur d’un brouillard épais qui enveloppait les rues de la capitale, une guerre invisible faisait rage. Derrière les façades raffinées des clubs privés et des manoirs luxueux, des sociétés secrètes s’agitaient dans l’ombre — certaines luttaient pour contenir les forces occultes enfouies sous la ville, d’autres cherchaient à les libérer.

Parmi elles, l’Ordre des Veilleurs œuvrait depuis des générations pour préserver le fragile équilibre entre notre monde et celui des entités tapies dans l’ombre. C’est Madame Fairchild qui mena Nathaniel Kerr à leur rencontre, révélant qu’elle faisait partie de cet ordre mystique depuis ses jeunes années.


Chapitre 6 : Le secret du manoir de Bloomsbury


Chapitre 6 : Le secret du manoir de Bloomsbury

Dans le manoir obscur de Bloomsbury, le maître des lieux, Lord Blackwell — un homme au regard brûlant — prit la parole :

— Londres est un carrefour d’énergies anciennes, expliqua-t-il. Les disparitions, les phénomènes étranges que vous avez observés ne sont pas le fruit du hasard. Ce sont les conséquences d’un pacte ancestral, longtemps scellé… mais désormais brisé.

Les parchemins confiés par le British Museum parlaient d’un rituel millénaire destiné à emprisonner une entité nommée La Nox — une force capable de tordre la réalité, d’effacer les souvenirs, et même de changer d’apparence humaine. Jack l’Éventreur n’était qu’un masque parmi d’autres, une incarnation choisie par cette entité pour semer la peur et se nourrir du désespoir.

Nathaniel Kerr écoutait en silence, mais une image hantait son esprit : celle d’une nuit glaciale, bien avant qu’il ne devienne inspecteur. Il n’avait que douze ans. Une silhouette encapuchonnée l’avait observé depuis un porche, immobile. Ce n’était qu’un instant, mais ce regard — étrange et si terrifiant — s’était imprimé en lui, hantant son esprit pendant plusieurs jours , comme une présence tapie dans l’ombre de ses pensées. Il n’en avait jamais parlé jusqu’à ce jour.

Ce souvenir, longtemps enfoui, semblait soudain faire écho aux révélations de Lord Blackwell. Était-ce un signe ? Une coïncidence ? Ou simplement le fruit d’une mémoire influencée par les récits ésotériques ? Nathaniel Kerr ne savait plus. Mais il comprit que pour démêler le vrai du faux, il devait suivre les Veilleurs jusque dans les entrailles de la ville.

Plongée dans les ténèbres

Les Veilleurs organisèrent une expédition dans les profondeurs oubliées de Londres, sous les quartiers populaires et les égouts centenaires. Armés de talismans et d’armes bénies, ils s’aventurèrent dans un monde où les lois de la logique semblaient s’effondrer.

Là, ils affrontèrent des créatures d’ombre, des illusions terrifiantes, et des pièges conçus pour briser les esprits les plus solides. Madame Fairchild guida le groupe à travers les ténèbres, utilisant son don pour dévoiler les vérités cachées.

Mais Nathaniel Kerr perçut vite une tension sourde entre certains membres de l’Ordre. Tous ne semblaient pas animés par les mêmes intentions. Lord Blackwell lui glissa, à voix basse :

— Certains parmi nous pensent que La Nox peut être maîtrisée… utilisée. Je ne partage pas cette idée.

Au moment le plus critique, La Nox apparut — ou du moins, quelque chose qui en avait l’apparence. Une silhouette mouvante, ondulante, comme façonnée dans la brume elle-même, prête à déchirer le voile entre les mondes. L’apparition semblait irréelle, presque trop bien mise en scène. Nathaniel Kerr se demanda si ce qu’il voyait n’était pas une illusion soigneusement mise en scène, car certains détails lui semblaient étrangement factices — comme dans une mauvaise pièce de théâtre. Et lorsqu’elle se dissipa, les Veilleurs découvrirent un étrange objet au sol : une sphère noire, lisse comme du verre. Collins jura qu’il y avait vu son propre reflet — du moins, c’est ce qu’il croyait.

Selon les Veilleurs, leur union, leur foi et leur savoir ancestral parvint à contenir la créature… du moins pour un temps car il leur faudrait continuer à veiller, sans relâche, car le mal ne dort jamais longtemps.

Londres suspendue entre deux mondes

Alors que la paix semblait revenir à la surface, la ville reprenait son souffle, inconsciente du combat titanesque qui semblait s'être joué dans ses entrailles. 

Car la brume de Londres, dense et insondable, continuait à murmurer les secrets d’un passé trop lourd à porter. Et dans ses volutes silencieuses, l’invisible rôdait encore. 

Le doute de Nathaniel Kerr

Et pourtant, plus l’enquête avançait, plus Nathaniel Kerr doutait. Non seulement il doutait de la réalité des phénomènes, mais aussi des intentions des Veilleurs. Leur capacité à accéder à des lieux secrets, leur influence dans tous les milieux… tout cela pouvait servir un but caché. À qui pouvait-il vraiment faire confiance ? Les égouts souterrains, avec leurs couloirs labyrinthiques et leur obscurité totale, formaient un décor idéal pour une mise en scène. Les illusions, les apparitions, les murmures… tout cela pouvait être orchestré. Par qui ? Dans quel but ? Il n’en avait aucune certitude.

Mais quelque chose le dérangeait : malgré les visions et les récits, aucune preuve réelle n’apparaissait. Tout semblait reposer sur des sensations, des frissons, des regards furtifs dans l’obscurité.

La brume de Londres continuait à murmurer ses secrets. Mais maintenant, Nathaniel Kerr hésitait : voulait-il vraiment découvrir la vérité, ou valait-il mieux la laisser dans l’ombre ?


A suivre...

Antoine, le 11 octobre 2025

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